CROISSANCE À L’HORIZON
Avec la tendance à la rénovation de l’habitat en Amérique du Nord, le prix du bois scié y a considérablement augmenté, comme dans le reste du monde. Les experts estiment qu’une partie de cette hausse tarifaire pourrait être permanente.
HEIDI HAMMARSTEN, photo MIKKO TIKKA/FOTONOKKA
« Du début de l’année 2020 jusqu’au premier semestre de l’année 2021, la demande de bois scié a dépassé l’offre. Par conséquent, les prix ont atteint des niveaux record. Les chiffres sont sortis des courbes et semblent avoir atteint un pic à la fin mai 2021 », explique Russ Taylor à propos de la situation du marché en Amérique du Nord pour l’été 2021. Russ Taylor dirige sa propre société de conseil dans le secteur forestier. Cependant, ce qui monte finit par redescendre, et les prix américains ont chuté de 75 %, atteignant ainsi des niveaux plus modestes en août 2021. « Les fabricants pensaient d’abord que les marchés allaient reculer à cause de la pandémie de Covid-19, mais comme les gens étaient coincés chez eux, ils ont commencé à rénover leur logement et à réaliser des projets de DIY. Dans le même temps, les scieries ont diminué leurs flux de production. » Les fabricants comme les adeptes de la rénovation n’ont pas pu obtenir suffisamment de bois scié de construction. Selon Russ Taylor, les scieries locales ne seront pas en mesure de compenser leurs pertes de production avant la fin 2021, mais cela s’est déjà produit. Jusqu’à la fin du premier semestre de 2021, l’Amérique du Nord s’est donc révélée un marché fructueux pour les importations en provenance du reste du monde, qui ont ainsi couvert les capacités limitées des usines de production du pays.
Russ Taylor estime que la demande continuera à progresser à un rythme modéré. « Nous savions qu’un ajustement des prix interviendrait (comme c’était déjà légèrement perceptible en ce début juin), mais la demande restera forte. On s’attend à ce que la hausse annuelle de la demande s’établisse à environ 6 % en 2021 et peut-être 4 % en 2022. En ce moment, les carnets de commandes des scieries sont pleins tandis que leurs capacités sont limitées. » Les dommages provoqués par les insectes ont également posé problème dans la province canadienne de la Colombie- Britannique, où un nuisible appelé dendroctone du pin a fait des ravages, provoquant la fermeture de 40 scieries régionales depuis 2005. Lorsque la disponibilité de la matière première diminue, le nombre de scieries diminue lui aussi. Seul le sud des États-Unis voit ses capacités augmenter, grâce à l’abondance des forêts. La construction, la réparation et la rénovation résidentielles représentent un peu plus des deux tiers de la consommation de bois scié en Amérique du Nord. Le dernier tiers correspond au travail du bois et à la construction non résidentielle. Parmi les spécificités locales, citons le rôle important que joue le bois dans la construction de logements. La sensibilisation croissante à l’environnement entraîne
Russ Taylor Consultant et analyste de marché expérimenté de l’industrie forestière, à la tête de sa propre entreprise, Russ Taylor Global.
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