Magazine client Timber 2021/2022

Située dans le nord-ouest de la Russie, la scierie de Metsä Svir est un site de production à la pointe de la technologie, qui repose toutefois sur les siècles d’innovation du bois dans cette région d’Europe. LA TRADITION DU BOIS SE PERPÉTUE À METSÄ SVIR

TIM BIRD, photos YEFIM KRAVTSOV ET ANNA RIVMAN

Sur l’île de Kiji, située sur le lac Onega, le deuxième plus grand lac d’Europe, se dressent des monuments centenaires témoins de la tradition du bois. Les pittoresques églises en bois de l’île, surmontées de leurs dômes orthodoxes caractéristiques et protégées par leur inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont été construites, sans clous, à partir de bois issu des vastes forêts locales. La légende raconte que le maître d’œuvre a jeté sa hache dans le lac, déclarant que rien ne pourrait jamais égaler l’artisanat et la beauté de sa construction. Son histoire n’est peut-être pas aussi ancienne et sa fonction est assez différente, mais la scierie de Metsä Fibre, située sur la rivière Svir qui relie le lac Onega au lac Ladoga, encore plus grand, illustre elle aussi le lien historique durable entre les habitants et les forêts du nord-ouest de la Russie. En 2021, la scierie, qui assure actuellement la subsistance de 117 personnes, célèbre son 15 e anniversaire au sein de la chaîne de production de Metsä Fibre, réputée pour ses produits en bois scié de la plus haute qualité. Son emplacement à la lisière de ces vastes forêts est un facteur déterminant dans le succès de la scierie. « La scierie a été construite sur un terrain verdoyant dans le cadre d’un accord entre Metsä Group et l’Oblast (administration régionale) de Leningrad qui entoure la ville de Saint-Pétersbourg », confirme Vyacheslav Kanatov , Directeur général de la scierie. « L’endroit était idéal compte tenu de la disponibilité des ressources en bois dans cette région célèbre pour ses forêts, entre la Carélie et la Vologda. Nous disposons donc d’un excellent approvisionnement en grumes d’épicéa scié de très haute qualité. » Autre filiale de Metsä Group, l’entreprise Metsä Forest Podporozhye (MFP) se trouve dans la même région et achète du bois pour la scierie en respectant tous les principes internationaux de légalité et de durabilité. Environ 25 à 30 % sont abattus dans les zones louées par MFP, qui bénéficient de la certification de gestion forestière FSC® et PEFC™. Le reste est acheté auprès de fournisseurs extérieurs dans le strict respect de la légalité et à l’aide d’un système

de traçabilité qui privilégie les fournisseurs certifiés par des systèmes internationaux de gestion forestière. Le choix de l’emplacement a également été largement influencé par les connexions logistiques. « Le site dispose de bonnes liaisons ferroviaires et routières, mais aussi d’un accès aux voies navigables. La rivière Svir et les deux lacs font partie d’un réseau relié à la mer Blanche, dans le nord de l’Arctique, et à la Volga et la mer Noire, au sud », précise Vyacheslav Kanatov. Les grumes sont livrées à l’usine par camion, par train (jusqu’à une gare voisine puis par la route) et par barge. Le bois scié est expédié directement aux clients par camion ou via le port de Saint-Pétersbourg, en vrac ou en conteneur. Les sous-produits sont acheminés par camion ou, dans le cas des copeaux de bois, principalement par train. « Nous sommes à proximité de Saint-Pétersbourg et de son port ouvert toute l’année ; nous avons d’ailleurs livré environ 40 % du bois scié par conteneurs en 2020. Et environ 500 kilomètres nous séparent de la Finlande, où nous livrons des sous-produits, tels que des copeaux de bois, aux usines de production de pâte de Metsä Fibre. » UN ANNIVERSAIRE À CÉLÉBRER Quinze années de succès valent bien d’être célébrées. Si Pavel Gusev , Directeur de l’usine, insiste sur la relative jeunesse de Metsä Svir, un processus d’évolution et de développement a été nécessaire pour atteindre une productivité optimale. « Plusieurs améliorations majeures ont été mises en œuvre, telles que la mise à jour de l’équipement de contrôle de mesure et le développement de la production destiné à optimiser le rendement. En termes de personnel, 100 % de la main-d’œuvre ouvrière a été recrutée localement. Il était très important pour l’entreprise de doter le personnel opérationnel des connaissances nécessaires. Il a ainsi fallu consacrer deux à trois ans à l’apprentissage, la formation et l’instauration de la culture de travail. » Avec une production maximale initiale de 200 000 m 3 par an, l’usine ne fonctionnait pas à plein rendement, mais

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